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Été 2024 : Se souvenir du futur

L’une des pièces que j’ai réalisées lors de ma résidence de juin 2024 est Se souvenir du futur. (…..)

« Se souvenir du futur » est une expression attribuée à Soren Kierkegaard, philosophe danois. Cette citation résonne en nous profondément, car elle reflète une expérience
humaine universelle.

Nous pratiquons tous une forme de « mémoire du futur » à travers nos espoirs, nos rêves et nos angoisses. Lorsque nous envisageons un avenir radieux et plein de possibilités, ou que nous craignons un avenir sombre et semé d’embûches, nous construisons essentiellement des images mentales de ce qui pourrait arriver. (…..)

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Photo générale d’atelier : Louise Noël


Hiver 2024

M.David & Co. a le plaisir d’annoncer Shadow Selves, une exposition présentant des œuvres de Hannah Ehrlich, Susan Luss et Louise Noël.

Shadow Selves: Revealing Otherness

Les ombres du soi : révéler l’altérité
par Paul D’Agostino

Les ombres peuvent prendre diverses formes selon les circonstances, et il en va de même pour les ombres du soi et les prises de conscience faites à travers elles. (…..) (…..) Si Louise Noël partage avec Ehrlich et Luss un grand nombre de considérations conceptuelles et d’idées liées à la collaboration avec les matériaux, son rapport aux dimensions et aux registres d’expression est tout autre, et ses œuvres présentent des références implicites à la corporalité. (…..)

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Photographie : Louise Noël

 


Dans ce livre, Louise Noël décrit les émotions qui la guident sur son parcours d’artiste en arts visuels. Elle fait des liens entre son expérience professionnelle passée, basée sur la théorie de l’attachement, et sa démarche créative actuelle.

 


 

Des deux côtés, faces 1 et 2
Encaustique, tissus, soie, matière végétale, Pigment Sticks de R&F, sur support de métal ; 46 (86,5) x 58,5 x 10 cm.


HURT — Résidence avec Michael David
M. David & Co, Brooklyn (New York)
Du 27 février au 10 mars 2019 (vernissage : 8 mars 2019)
Traversée vers nulle part : donner vie à une idée

Traversée vers nulle part ne devait pas voir le jour — autre chose était prévu. Participer à la résidence « Hurt » avec Michael David à Brooklyn, à New York, avec sept artistes a été une expérience de vie et de création. Je devais être ouverte à l’imprévisible et à l’inattendu; je devais pouvoir tolérer l’impression que rien ne se passait alors qu’en réalité un tas de choses foisonnaient; je devais être très présente dans l’ici et maintenant, accepter l’incertitude et l’imperfection, respecter mes intuitions et les matériaux.

Pour moi, la pièce dans laquelle nous travaillions était un espace élastique, déroutant et provisoire. Nous y avons vécu des moments remplis de malaise, d’insatisfaction, d’inconfort, de peur, de frustration, de colère — mais aussi d’espoir, de ciels profonds et de vent; de gens, de vin et de rires… Tout pouvait arriver, de l’absurde au touchant. Souvent, je marchais de long en large avec le sentiment de dériver.

Puis soudain, c’est arrivé. Je me souviendrai toujours : je tenais le rouleau de soie qui se déroulait — j’avais une intention, mais le tissu avait les siennes, il offrait de nouvelles possibilités. À ce moment, je l’ai vu, je l’ai écouté et j’ai été capable de le laisser être. À ma grande surprise, je me suis retrouvée avec une forme noire haute de douze pieds, un être hurlant pour survivre. Peu à peu, à force d’essais et d’erreurs, cet assemblage de matériaux, d’idées, d’émotions, ce mélange d’obscurité et de fluidité, de présence et d’intensité, de solidité et de légèreté m’a dit : « Ça y est. Je suis là. Je suis maintenant. Je suis. »

C’était terminé. Après, c’était aussi étrange qu’avant, mais d’une manière différente : mes mains étaient vides; je n’avais rien d’autre à faire. Je ne pouvais plus rien d’autre à cet instant. Et encore une fois, je me suis retrouvée à marcher de long en large avec le sentiment de dériver.

De plus en plus, je constate qu’être artiste, c’est être un outil, c’est se préparer, se forger soi-même, c’est être prêt à donner vie à une idée, et pas nécessairement à la première qui nous vient.

C’est être capable de mettre au monde cette idée, avec discipline et empathie, de la nourrir, et ensuite de la laisser aller.
C’est être un rêveur, perdre son temps, et être un acteur, construire.
C’est être à la fois triste et heureux, craintif et fort, blessé et en croissance, seul et en devenir — toujours.
Participer à cette résidence, travailler avec Michael David, être témoin des douleurs et réussites des autres artistes a été un privilège et une expérience inestimable. Michael David a les connaissances, les compétences, le respect et l’empathie nécessaires pour offrir un espace sécurisant et stimulant où chacun peut grandir et mûrir. Avec lui, je suis devenue plus apte à réfléchir à mon travail et à comprendre d’où je viens, où je suis et où je vais.

Louise Noël
Montréal, Québec, Canada